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artisan : le mot vient de l'italien "artigiano" et est utilisé en france
à partir du 16ième siècle. il représente une personne exerçant un métier
manuel, et travaillant pour son compte.
la racine est la meme que pour le mot "art" que l'on entend souvent
en rapport à l'esthétique, mais qui désigne en réalité une activité
utilitaire d'adaptation, d'ajustement.
division du travail :
les artisans apparaissent avec l'établissement de communautés sédentaires
dans des villages : ils sont issus de la première division du travail
entre ceux qui fournissent la nourriture et ceux qui soit leur permettent
de travailler (fabricant d'outils=forgerons,
constructeurs de bâtiments=tailleurs de pierres, charpentiers, ...)
soit permettent que leur travail soit consommé (fabricants d'outils
domestiques=potiers, transformateurs=boulangers, ...)
de ce fait, le corps de métier des charpentiers, dont les menuisier font partie,
est très ancien.
- l'artisan est un entrepreneur qui choisit la stabilité plutôt que la croissance du capital. il ou elle recherche d'avantage la pérennité de son entreprise que l'argent rapidement gagné. en cela, la qualité du travail fourni est la meilleure assurance pour la durabilité de l'affaire. l'implication dans le travail, le souci du détail et le sens du service sont alors des caractéristiques communes aux artisans qui souhaitent faire durer leur activité.
- l'artisan est un patron, son propre patron. sa condition et son implication
sont donc bien différente de celles d'un salarié : là encore l'artisan
doit tout faire (achats, préparation, gestion, travail,
recouvrement de créances) et ce dans son propre intérêt, alors que le salarié
est un exécutant, il fait ce qu'il doit faire et rarement plus pendant ses
heures de travail et c'est tout.
il y a là une grande différence dans l'esprit et l'application que l'on
donne au travail.
l'expérience, la confrontation permanente à des situations nouvelles
permettent à l'artisan d'accumuler un savoir faire qui lui confère un
pouvoir pratique important. notamment au menuisier, dont les travaux sont
relatifs au confort quotidien de sa clientèle : sans lui point de confort
ni d'esthétique de l'intérieur.
le pouvoir de l'artisan est donc fondé sur une connaissance pratique (savoir faire)
plutôt que sur une puissance économique (capacité d'investissement).
- définition légale de l'artisan :
l'artisan doit exercer comme activité principale un des metiers listés
par décret et être inscrit au Répertoire des Métiers. en outre,
pour être artisanale, une entreprise ne doit pas employer plus de 10
salariés.
- quelles sont les relations des artisans avec "la politique" ?
niveaux local, national, européen, international ... (?)
l'artisan est en relation avec l'état par les routes qu'il utilise parfois,
et surtout par les impôts qu'il paye,
qui semblent en ce moment peser lourd dans les balances comptables.
= quelles sont les relations (tout court) entre l'artisan et le "reste du monde" : en dehors des relations avec les fournisseurs et les clients, elles semblent bien limitées. l'idée de l'état n'est pas forcément très positive du fait des impôts payés qui sont toujours trop importants ... quant aux relations avec les collectivités locales ... ? en tous cas la chambre consulaire ne me semble pas très présente.
libéralisme = liberté ? vraiment libre ?
- dans le passé les artisans exerçant le même métier formaient des
groupes puissants et organisés : les corporations.
puis, la concurrence a engendrée une logique plus individualiste.
du coup les artisans sont plus libres mais aussi plus isolés
(ce qui n'est pas forcément bénéfique en terme d'organisation).
(bis) si les artisans étaient très contraints du temps des corporations,
il sont peut être aujourd'hui un peu "trop" libres, du moins trop
peu encadrés. il serait temps de trouver un juste milieu.
un artisan est libre, mais quel usage fait il de cette liberté ?
un bon usage ou un mauvais usage ?
là n'est pas la question car il ne s'agit pas de porter de jugement.
la liberté de l'artisan comme résidu d'un système médiéval, cependant
indispensable pour les relations entre personnes. la structure est
déhumanisante ; la grande entreprise anéanti les personnalité dans un
carcan de règles, protocoles ...
- le libéralisme proné depuis le 18ième siècle a pour conséquence le désengagement de l'Etat des activités économiques. les artisans sont représentés par les Chambres des Métiers pour les démarches administratives et par les syndicats (peu nombreux voire sectoriels ; ex la CAPEB pour le bâtiment).
(- le libéralisme + la concurrence ont donné lieu à des phénomènes de concentration des capitaux dans des entreprises toujours grandissantes. l'entrepreneur est libre et doit faire face à la concurrence. il a donc intéret à augmenter la taille de son entreprise (les capitaux) pour s'assurer de survivre économiquement. telle est la logique capitaliste fort répandue de nos jours, résultat de la liberté économique parfois poussée à l'extreme.)
- l'artisan est libre de grandir ou non, mais bien souvent, il est
satisfait de sa liberté d'organisation et profite de sa liberté économique
juste pour choisir les marchés sur lesquels il sait que
l'activité ne manquera pas.
dans l'état d'esprit,
il est loin des industries et de leurs structures lourdes et complexes.
il y est cependant profondément lié dans la mesure où l'intégration
d'un produit du tout début à la toute fin est aujourd'hui bien difficile
(à cause des couts, encore une raison économique).
en effet, quel autre fournisseur que des industries pour un artisan
menuisier (à part quelques scieries peut etre...).
- l'artisanat n'est pas qu'un secteur, c'est un pan de l'économie (cf les publicités). il est difficile d'écrire quelques généralités sur des personnes qui n'ont en commun que le nom (les métiers sont très variés). si, une chose les unit : l'artisan (ou l'artisane ?) travaille seul(e) ou entouré(e) de très peu de monde ; il est son propre chef, libre de son organisation.
- l'artisanat n'est pas qu'un secteur, c'est un pan de l'économie (bis)
mais les artisans sont des gens de métier, et leur métier n'est pas
l'organisation. de fait, un travail artisanal est sur mesure,
mais ne respecte pas de règle particulière en dehors des habitudes
de celui qui le fait.
pourtant l'artisan doit tout faire : son métier et l'organisation (gestion
ou administration des organes) qui lui permet de l'exercer.
- la liberté d'organisation est une chose, mais la liberté dans les actes en
est une autre : de nombreuses normes s'imposent aujourd'hui aux artisans.
ces normes sont respectées du fait des exigences des clients.
elles sont aussi véhiculées par les fournisseurs industriels,
dont la taille impose d'elle même la normalisation de la production.
- paradoxe : on entend dans des campagnes de communication que l'artisanat est la plus grande entreprise de France, mais cette promotion ne signifie pas qu'une attention particulière de l'Etat soit portée aux artisans malgré cette importance dans l'économie du pays.
relations avec le client ?
image de l'artisan : polyvalence, compétence, exigence
rôle d'interface avec le fournisseur
le client qui s'adresse à un artisan sait qu'il va payer plus cher
que s'il s'adresse à une grande entreprise. en retour, il attend
une relation à un humain (pas à une structure impersonnelle),
un travail personnalisé et surtout une qualité d'éxécution.
en fait le client qui s'adresse à un autre "homme" sait qu'il sera
considéré en retour comme un homme avec son identité propre,
plutôt que comme un numéro de commande ou une référence.
lien de dépendance de l'artisan vis à vis
de ses clients ET de ses fournisseurs (chaine de dépendance),
sur son rôle d'interface qui relativise pas mal sa liberté finalement.
en fait l'artisan est libre de son organisation ; mais organisation n'est
qu'un mot et concrètement dans la vie de tous les jours, l'artisan est
dépendant de ses clients pour qui il doit travailler avec des matières
et des outils fournis par l'industrie ; donc finalement, il est libre
conceptuellement (!), il est libre de son organisation s'il l'a cherchée
et s'il l'a trouvée.
(T : entre taille et métier, deux transitions possibles :
transition sur la taille
(relation des artisans avec les industriels) ou transition sur le métier
(relation avec les clients et leurs préférence pour l'interlocuteur unique).
la transition sur la taille concerne peut être plus la majorité, que la
question sur le métier qui serait plus une paranthèse (ne concernant pas
forcément tout le monde) dans le paragraphe suivant.)
la conjonction de la hausse des revenus et de la baisse des coûts des matériaux a permis une amélioration constante du confort : le luxe est toujours un idéal, dont des copies ou imitations permettent de faire croire à certains clients qu'il l'atteignent. mais le luxe est toujours le luxe, et que dire des produits de luxe "au rabais" qui créeent l'illusion chez le client ? belles façades et structures pitoyables ...
une menuiserie contemporaine bien lointaine de son origine.
à l'origine, le menuisier est celui qui fait des meubles en bois massif,
et l'ébéniste est celui qui fait des placages de bois (précieux).
on constate une inversion dans le sens commun d'aujourd'hui :
la distinction semble surtout fondée sur des apriori (plutôt snobs)
de clients (tout aussi snobs) puisque qu'aujourd'hui le menuisier n'utilise
plus trop de bois massif mais plutôt des placages, alors que l'ébéniste
préfère l'utilisation d'essences rares (toujours) mais pour faire des
pièces massives.
finalement peut être que les ébénistes sont tout simplement les menuisiers des riches,
distinction fondée sur l'apparence et non sur la technique.
la menuiserie fait partie de la grande famille des métiers du bâtiment.
mais, selon les spécialités, on parle de menuiseries extérieures, de
menuisiers en meubles, ou autres ... ce qui place la "menuiserie" en général
à la limite du secteur.
à l'origine, il n'y avait probablement pas de spécialisation.
la définition du mot donne des informations :
le menuisier est l'"ouvrier fabriquant de menus objets", et le mot "menuisier"
n'est donc pas utilisé seul (menuisier orfèvre par exemple).
le menuisier est alors un charpentier spécialisé dans les ouvrages de
petites sections, comme le charron est spécialisé dans la fabrication
de charettes et de roues.
avec l'apparition des villes, il dût y avoir assez rapidement des menuisiers
spécialisés dans les meubles, garnitures, ou ouvertures. l'ébénisterie,
apparue au 17ieme sc avec l'importation de bois tropicaux et le
développement de la bourgeoisie, reste un métier à part.
quels sont les domaines d'activité ?
outillage et applications ; ou applications et outillages
quels sont les travaux d'un menuisier aujourd'hui :(liste ?!)
ici on parle de la pose, nettement plus importante qu'avant,
et de la fabrication, réservée à de rares privilégiés
(ceux qui peuvent payer cher).
de plus en plus de produits sont achetés finis, et simplement posé par l'artisan.
paradoxe de la spécialisation : d'une part l'homme de métier est nécessairement spécialisé dans un domaine (menuiseries extérieures, cuisines...), mais les clients attendent d'un artisan qu'il soit capable de tout faire sur un chantier = interlocuteur unique et raisons économiques.
problématique de la spécialisation :
pour la rentabilité économique, l'artisan menuisier doit se spécialiser
dans un ou quelques uns des domaines du métier. cette spécialisation est
nécessaire sur deux plan :
le premier est le plan des compétences =
quelqu'un ne peut pas savoir tout faire bien, s'il fait tout, il n'a
que très peu d'expérience dans un domaine particulier, et donc peu
d'expertise = il fait des conneries.
le deuxième plan est lié au matériel = pour tout faire il faut avoir
tous les outils et ce n'est pas possible ou alors il faut
avoir touché un gros héritage ou gagné à l'euromillions.
plus sérieusement, même si avoir beaucoup d'outils est peut être possible,
on revient au premier plan : il semble difficile de savoir les utiliser
bien tous. et puis un outil, il faut s'en servir assez souvent pour l'amortir.
où et comment parler de la dépendance au matériel.
ajouter quand même que le métier de menuisier demande énormément d'outillage,
et que l'on est vite limité dans le travail si ce n'est pas possible d'acheter
l'outils voulu au moment voulu.
outillage : facteur commun dans l'histoire
les outils sont plus performants, rapides, sûrs, silencieux (!?) ...
mais les principes sont toujours les mêmes qu'il y a 100 ans ou +
(exeption : les outils venus du plastique
comme les règles chauffantes pour plier le corian© par exemple).
du fait de sa liberté, l'artisan menuisier peut tout aussi bien se placer
au bout d'une chaîne de production de menuiseries, ou bien maîtriser
l'ensemble de cette chaîne pour poser les éléments qu'il fabrique lui-même.
en réalité, il s'agit bien souvent d'un équilibre entre les deux ;
ce qui peut être acheté préfabriqué est posé tel quel, et les pièces
particulières sont fabriquées.
la standardisation n'a (heureusement) pas encore touché autant le secteur du
bâtiment que celui de l'automobile, et chaque chantier pose souvent des
problèmes bien particuliers. du coup, les produits standards ne collent
pas à toutes les situations, ce qui demande à l'artisan qui va poser
des produits industriels d'être doué d'imagination et/ou d'expérience
pour finir le travail proprement.
l'amélioration du confort et l'augmentation constante de l'activité économique ont fait qu'aujourd'hui le corps de métier des menuisiers est amené à réaliser es tâches aussi diverses que variées. aujourd'hui les meubles populaires sont industriels. la menuiserie pourrait donc être définie comme le corps de métier concerné par les ouvertures et les aménagements fixes dans les bâtiments = oui pour les artisans, non pour la menuiserie en général qui comprend aussi l'industrie du meuble.
T= si les outils se sont développés dans la lignée de la tradition (au niveau des fonctions) les matières ont beaucoup évoluées.
peut-on définir aujourd'hui la menuiserie comme un métier ?
quand on parle de menuiserie, il semble difficile aujourd'hui de ne
penser qu'à l'artisan menuisier dans son petit atelier. plus qu'un métier,
la menuiserie désigne un secteur d'activité, qui comprend des entreprises
d'aucun à plusieurs centaines (milliers ?) de salariés.
comme toute activité, la fabrication a commencé par être artisanale,
puis des entreprises ont accumulé
d'importants capitaux pour produire en séries,
les produits ont été normalisés ...
qu'y a-t-il de commun entre ces entreprises et les artisans qui
intéressent notre étude ? probablement aussi peu qu'entre celui qui
cultive son potager et les serres d'un maraîcher ...
si de plus en plus de produits industriels sont posés, cela signifie
que de moins en moins de produits sont fabriqués puis posés par la même
personne. cette situation a généré le terme de poseur (qui n'existe pas
dans les nomenclatures de l'INSEE même s'il existe un CAP de menuisier
"installateur"). il semble évident que l'on ne pose pas avec le même soin
(pour ne pas dire "amour") quelque chose que l'on a fabriqué
que quelque chose que l'on sort de son emballage.
l'achat de produits industriels représente parfois un gain de temps ou
n'importe quel autre avantage économique, mais à l'extrême, il peut
engendrer une disparition de la conscience professionelle
(conscience au sens savoir comment est fait ce que je pose).
pour en apprendre sur le métier, deux solutions :
-l'étude du passé c'est à dire de l'histoire mais c'est très long
et pas évident ;
-l'étude du présent par l'intermédiaire des statistiques et des
classifications de l'INSEE
(stats-2003-chiffres.txt,
stats-2003-defs.txt)
dans la NAF on retrouve des classes aparentées à la menuiserie dans
trois catégories : "Travail du bois et fabrication d'articles en bois",
"Fabrication de meubles; industries diverses",
"Construction".
on peut regrouper ces classes en quatre catégories plus proches de la réalité :
fabrication de matériaux, fabrication de produits prêts à poser ou utiliser,
services: pose, travail sur chantier, et fabrication de produits finis.
avec l'apparition de fabriques, qui évolueront en industrie, il devient difficile de parler de corps de métier puisqu'il n'y a plus vraiment d'unité dans les secteur de la menuiserie. les ouvertures (portes,fenêtres) et meubles standards sont de plus en plus fabriqués industriellement, les artisans se consacrent plus à la pose et aux cas particuliers.
diversité des entreprises : industrielles, moyennes (PME,PMI), artisanales
diversité des chantiers : gros (batiments publics, promoteurs), petits
(particuliers)
l'industrialisation du métier a fait évoluer les matières mais aussi les pratiques : matériaux scientifiquement calculés et pratiques rationnalisées = fabrication en série puis pose sur chantier.
dans l'ère industriellle, on pouvait croire que l'artisanat était voué
à disparaitre. dans l'ère post-industrielle, on s'aperçoit que l'artisanat
n'est pas mort, et même que certaines pratiques anciennes perdurent (même ci d'autres
disparaissent, mais n'est ce pas là la logique de l'évolution :
il n'y a rien de mal à ce que des pratiques destinées uniquement à des
élites disparaissent).
l'industrie ne tue pas l'artisanat, au contraire. il existe une grande
complémentarité entre les deux types de structure dans la mesure où
l'artisan pose des produits souvent industriels. ainsi on peut même
parler d'interdépendance entre industrie et artisanat, l'un ne pourrait
survivre sans l'autre.
importance de la relation avec le fournisseur, qui n'est pas l'industriel
lui-même, mais le terminal d'un réseau de distribution plus ou moins
important, qui met en concurrence l'offre de plus ou moins d'industriels.
à noter que la relation (humaine) avec le fournisseur est fondamentale
pour l'artisan : confiance dans les délais, facilités de paiement ...
on ne change pas de fournisseur du jour au lendemain ; une relation avec un
fournisseur se construit dans le temps, à force de cotoyer les personnes,
de commander des produits.
ainsi cette relation avec le fournisseur se construit aussi par rapport aux habitudes :
on est satisfait une fois, puis deux, puis plus, puis on ne se pose plus la question
de savoir où aller. même dans les tensions avec un fournisseur, au niveau de
la qualité des produits ou du service associé (livraison par exemple),
un artisan ne va pas pour autant aller voir directement la concurrence,
avec laquelle il devra reprendre connaissance et retransmettre de nombreuses
informations. démarches rébarbatives pour quelqu'un qui dispose d'un temps
toujours contraint par les délais, les imprévus...
nature des matériaux :
liste :
bois, sous-produits du bois, dérivés du bois, plastiques, métaux
évolution récente et à venir
matériaux de synthèses, provenant de modifications chimiques
tendance (ou mode ?) à la notion de respect du milieu
problèmes d'argent : cher = propre, modeste = sale ?
ne pas oublier de considérer les traitements et produits de finition : un bois massif traité avec un produit nocif est comme un produit nocif. privilégier les produits en phase acqueuse plutot que ceux demandant l'emploi de solvants ... peu d'infos sur le problème ...
l'utilisation de matériaux industriels peut coûter moins cher à l'achat, la transformation et/ou la finition. mais si on prend en compte le coût total du produit, de l'achat jusqu'a la destruction (même si ce coût n'est pas assumé par une seule personne), un produit difficile à éliminer peut au final coûter plus cher qu'un produit plus cher à l'achat mais plus facile à éliminer.
les matériaux traditionnels de qualité dans le bâtiment ont besoin de temps (de séchage en général). si tous le monde est toujours préssé, ces matériaux sont voués à la disparition pour être remplacés par des matériaux de synthèse, ou préfabriqués, qui ne demandent pas plus de temps que le temps de pose.
- quelle utilisation du bois dans la menuiserie contemporaine ?
en placages, en alaises, en parquets ; bref en surface mais plus vraiment
en structure (montants/traverses)
- la réalité nous éloigne de l'histoire : éloignement du matériau bois
- les taches qu'effectuent aujourd'hui ceux que l'on apelle les menuisiers
nous montrent que le bois n'est plus la composante centrale du métier.
la constante dans l'évolution du métier est l'action du menuisier
(qui amenuise), et non la matière qui est amenée à évoluer avec le temps
(bois indigène, bois d'importation, matériaux industriels).
- Si l'on dit que le bois est un matériau noble, l'image du menuisier est-elle ternie par l'utilisation de matériaux industriels de synthèse, économiquement plus valables ?
conséquences de l'utilisation majoritaire de dérivés : sur les déchets, sur la démolition/déconstruction, sur la qualité, sur la longévité.
bien sûr il n'est peut être pas dans l'intérêt d'un professionnel de
faire des produits d'une telle qualité que le client ne revient plus
jamais. cette logique est nettement appliquée dans les grandes industries
fabricant des biens de consommation (appareils en tous genre).
il vaut mieux que le client ait besoin de revenir (au bout de 20 ans pour une
cuisine par exemple) plutôt qu'il puisse léguer ses meubles à ses petits
enfants ...
on pourrait appeler ça logique de préservation du marché : en ne faisant
pas un travail trop solide ou trop durable, on sait que le client
reviendra dépenser son argent chez nous. en plus, si tous le monde fait
pareil, ça fait plus de travail pour tous le monde, car si tous le monde
fait du travail de trop bonne qualité, la demande finit par baisser, le
marché s'épuise, la concurrence fait rage, des entreprises disparaissent ...
c'est la catastrophe ! mieux vaut faire de la merde et que les clients
en redemandent.
qu'impliquent les différentes matières ?
conséquences de l'utilisation des matériaux
quels déchets pour quelles matières ?
dans tous les cas, la matière finit par être un déchet (voir schéma).
si l'artisan est relativement indépendant dans ses décisions, les déchets génèrent une dépendance de plus (fournisseurs + clients ++ traitement des déchets).
ici, le problème principal est le mélange de matières, qui fait que le tri
est impossible en sortie et que du coup la seule solution est l'incinération
dans des structures spéciales, très coûteuses.
= DTQD
aujourd'hui, on a tendance à considérer les déchets de bois ET de matériaux
dérivés sous une seule apellation : déchets de bois.
en effet, qu'il s'agisse des panneaux ou des bois "finis", toutes sortes de
produits ont été ajoutés au bois d'origine ce qui fait que tout est
assimilé. plus exactement cette catégorie devrait s'appeler
"déchets de bois traités". il faut savoir que cette assimilation est
possible car la seule technique que l'on connaisse actuellement pour
détruire les bois traités est l'incinération. cette incinération se fait
en général avec les ordures ménagères dans des incinérateurs de grosse
capacité dont les fumées sont filtrées ("épurées") ;
donc peu importe que tous les traitements soient mélangés ...
une chose est sure, bruler du bois traité à l'air libre est non seulement
interdit et nocif pour l'air ambiant, mais surtout très nocif
pour celui qui fait ce feu !
peut être existe-t-il d'autres moyens de se débarasser des déchets de
bois traités mais les filières de recyclage manquent encore
de transparence pour qu'il soit possible de trouver une telle information.
rationnalisation nécessaire de l'activité (calcul et note des débits, rangement ...) ; sans trop d'études ?
la question est comment faire pour que le tri représente un intérêt
pour les artisans ? un intéret économique bien sur, car l'intérêt
éthique est bien là, mais celui ci en général n'a pas vraiment d'importance
(quoique ...).
le tri des déchets et de manière plus générale une activité prenant
en compte les questions de respect de l'environnement sont de plus en plus
affichées comme des critères de qualité. avant, la qualité était le
zéro-défaut, puis c'est devenu le zéro-accident, maintenant c'est le
zéro-pollution !
mais l'artisan ne peut pas être audité, certifié ou autre (du moins pas encore :
trop couteux par rapport aux retombées du "label"), donc comment faire pour que
ses pratiques soient reconnues, et puissent avoir des conséquences sur son
image "de marque".
distinguer le temps de travail productif et le temps de travail improductif (compta, organisation, rangement, entretien, conception, gestion des déchets, ...) : une bonne gestion est un équilibre entre ces deux temps de travail complémentaires.
aujourd'hui en apport volontaire principalement
demain collecte en porte à porte spécialisée ?
internalisation ?
s'il existe des structures d'accueil des déchets solides,
que faire des poussières ?
la grande majorité des ateliers d'aujourd'hui
disposent d'aspirations qui collectent les poussières dans des grands sacs
ou directement dans des containers.
ces poussières proviennent des machines
et correspondent donc aux matériaux usinés : s'il ne s'agit que de bois
massif, la poussière peut être utilisée en litière pour divers animaux
(et encore peut être pas toutes les essences), mais si l'on coupe du bois,
des panneaux et pourquoi pas des matériaux synthétiques (plexiglas, corian),
le mélange de poussière est inutilisable et tout juste bon à être brulé
(là encore dans un incinérateur avec épuration des fumées).
il existe peut-être le débouché des garages où les mécaniciens peuvent
utiliser ces poussières mélangées pour éponger les huiles ou liquides divers ;
ce qui rend la poussière encore plus sale, et peut être encore plus
compliquée à détruire ...
dans tous les cas, transvaser la poussière des sacs à un autre "récipient"
ne fait que la disperser encore plus et n'arrange rien (pour peu
qu'il y ait du vent ce jour-là ...). en résumé, le transfert des poussières
n'est pas aisé et tout doit être fait pour éviter au maximum de les déplacer.
l'idéal serait de pouvoir traiter le maximum de déchets sur place. en gros de pouvoir bruler tous ces bois et dérivés dans une chaudière pour se chauffer par exemple. mais cette solution ne sera réalisable que le jour où des chaudières intégrant l'épuration des fumées seront disponibles pour des petits volumes, ce qui n'est pas le cas pour l'instant (les seules installations filtrant les fumées sont les incinérateurs urbains, et encore on est pas bien sûr que ça soit fait correctement ...).
deux solutions :
- ne travailler que du bois et utiliser alors les chutes et poussières
pour se chauffer (= internaliser);
- utiliser des panneaux et confier le traitement des déchets à quelqu'un
d'autre (= externaliser).
déchets = externalités ? pas selon la loi
lien avec la responsabilité morale : produit sale doit (se) payer
(plus cher)
client ou fournisseur ?
le coût des déchets de démolition (dans la rénnovation) est déterminé
par la nature des matériaux utilisés lors de la conception passée.
pour l'heure, les déchets ne sont pas facturés à leur juste valeur dans la
mesure où les structures d'accueil sont en cours de mise en place
(dechetterie de Daturas par ex.)
on peut imaginer que dans l'avenir, les conditions de récupération des déchets seront plus strictes (et donc plus coûteuses).
il est donc dans l'intérêt du (jeune) menuisier de considérer aujourd'hui
la déconstruction de ses ouvrages, et donc les coûts qu'elle engendrera
pour ses pairs ou successeurs.
coûts directs des déchets = chutes et déchets de construction (emballages,
déchets divers)
coûts indirects des déchets = coûts de la deconstruction future des
ouvrages posés aujourd'hui
que le système principal dans le futur soit public (payé par des impôts ou taxes) ou privé (facturé par des entreprises), la destruction de certaines matières coûte plus que d'autres, et ce sur-coût devra être payé.
responsabilité de l'acheteur ?
tendance à la responsabilité (élargie) du producteur,
importance de la conception : la conception détermine les déchets dans un futur proche (lors de la fabrication) et dans un futur lointain (lors de la destruction en fin de vie).
les matériaux utilisés en menuiserie entament (je l'espère) le début d'une nouvelle période, faisant suite à la periode charnière commencée avec l'utilisation de contreplaqués et lamellés collés : celle de l'intégration harmonieuse de produits issus de l'industrie.
au niveau international (depuis le sommet de la terre à Rio en 1992),
et encore plus au niveau européen, la tendance de la règlementation est
à la responsabilisation du producteur (principe de REP :
responsabilité élargie du producteur).
cela signifie que les entreprises sont responsables de leurs produits
depuis leur création jusqu'a leur destruction. si l'on remonte la chaîne
de production, les fournisseurs de matière première sont théoriquement
responsables de tout ; dans les faits, il en va autrement et
aujourd'hui c'est encore le principe pollueur-payeur qui prime :
c'est celui qui crée les déchets qui est responsable de leur élimination.
dans les grandes entreprises, cette gestion est maintenant intégrée du fait
des contrôles fréquents ; chez les artisans, la loi n'est pas appliquée
(applicable ?) car les contrôles sont impossibles.
d'une part les volumes de déchets augmentent, d'autre part les techniques de traitement se perfectionnent. ces deux aspects contribuent à une hausse globale du coût des déchets. pour baisser ces coûts, il faut utiliser des produits dont on connait un traitement simple ou recyclables.
première solution nécessaire (mais qui doit être considérée comme provisoire) : le coût de leur gestion doit être répercuté de manière explicite sur les factures des clients (recommandation de la chambre des métiers).
dans tous les cas, il est dans l'intéret de l'artisan de se préoccuper
de ces questions avant que les choses ne lui soient imposées par une législation
de plus en plus contraignante à ce sujet (pression politique).
anticiper. mais n'est-ce pas là le principal point faible de l'artisan
de ne pas anticiper, de vivre "au jour le jour" ...
le déchet doit devenir une ressource d'une part, et une ressource utilisable sur place d'autre part (rester local).
finalement les déchets ne sont pas un si gros problème si l'on réfléchit en amont du processus de production : faire des produits propres n'engendre que des déchets propres qui ne posent pas de probleme !
pour l'artisan, proposer des produits "propres" et assurer une gestion responsable de ses déchets sont des qualités qui doivent être mises en avant avec la clientèle. les gens sont de plus en plus sensibles à ce genre de questions "écologie", "environnement" ... du fait qu'ils sont martelés de beaux discours à ce sujet (notamment à la télévision), et que de fait, la préservation de l'environnement est une nécessité pour quiconque a ou souhaite avoir des enfants (ce qui est quand même assez commun ...).
(a propos du coût (indirect) de choisir de ne proposer à ses clients
que des produits "propres" : on pourrait croire que faire des produits
propres engendre un sur-coût qui fait augmenter les prix et donc
qui fait que les produits se déplacent vers un autre segment du marché,
plus aisé.
???!!!???? )
convaincre le client de voiloir un produit propre =
s'imposer de trouver des fournisseurs capables d'en fabriquer !
qui commande ?
l'artisan est l'interface : entre l'amont = fournisseur et l'aval = client. cette position lui donne un grand pouvoir sur l'un comme sur l'autre : le client ne connaît rien d'autre à l'industrie que ce qu'il tire de sa propre expérience, et l'industrie croit connaître les clients par l'intermédiaire de statistiques. entre les deux, il doit pouvoir se débrouiller d'une pour se dédouanner, d'autre pour utiliser l'un dans ses discussions avec l'autre.
aujourd'hui, dans notre pays, celui qui ...
est considéré comme un imbécile parce que chacun sait que ...
certaines évolutions semblent parfois impossible du fait des habitudes,
des usages, mais le temps montre qu'elles finissent pas arriver.
les évolutions peuvent provenir des deux parties : soit elle provient de l'offre (l'artisan) qui doit convaincre ses clients de la nécessité d'une évolution (risqué mais peut rapporter si l'intuition est bonne), soit elle provient de la demande qui impose à l'artisan de respecter certains critères (position de suiveur, mauvais positionnement sur le marché).
dans tous les cas, ce qui pèsera dans la balance d'une décision
(des artisans ou des clients), c'est l'information dont il dispose
pour prendre cette décision.
on voit ici que le problème ne réside souvent pas dans la compréhension
ou l'interprétation de l'information (il ne faut pas prendre les gens pour
des imbéciles !) mais dans l'accès à l'information.
(cette information ne doit pas être la "publicité" (l'aspect public)
d'une entreprise, mais correspondre à une réalité utilisant des
termes scientifiques concrets (plutôt qu'un vocabulaire symboliste
s'inscrivant dans une pitoyable rhétorique marchande).
le mot publicité doit reprendre son sens d'origine pour désigner
ce qui est public.)
la maîtrise des coûts parallèlement à un respect d'autrui et de l'avenir serait une pratique économologique.
cette étude est le fruit d'un travail mené durant mes deux années d'apprentissage en menuiserie au CFA du bâtiment à Toulouse. étant dispensé des cours d'enseignement général, j'ai pu librement travailler sur ce sujet qui m'a semblé poser des problèmes dès le début du travail chez mon patron.
dépot légal : ?? 2006
achevé d'imprimer en ?? 2006
au CFA des métiers du bâtiment Pierre Paul Riquet,
3 impasse Georges Dazet,
BP 1096, 31035 Toulouse cedex 11
tirage de ?? exemplaires
exemplaire gratuit
ISBN ??
tous droits réservés © Julien Cacheux, 2006
document créé 2005-12-14 ; mis à jour 2006-06-25
tous droits réservés © julien cacheux, toulouse - seysses, 2004-2006